Walter Cannon, Henri Laborit, Hans Selye, Franz Alexander…des chercheurs à qui nous devons la mise en avant du rôle du système nerveux autonome dans la régulation des paramètres physiologiques et du maintien de l’équilibre intérieur. Deux neurotransmetteurs justifient le fonctionnement du SNA : L’acétylcholine qui a pour principaux effets la dilatation des artères, la contraction des bronches et du tube digestif et la sécrétion de mucus par les bronches et la Noradrénaline qui favorise entre autres, la réduction du diamètre de certains vaisseaux sanguins, l’augmentation de la fréquence cardiaque et permet d’accroître la pression artérielle quand le besoin s’en fait sentir.
Le système nerveux autonome communique de nombreuses informations au centres supérieurs, que celles-ci émanent d’éléments extérieurs ou intérieurs, prenant en compte nos états émotionnels. Cette organisation régulatrice, à but adaptatif, lorsqu’elle est équilibrée, justifie d’un bon état de santé, en revanche, un déséquilibre de ce système donne suite à des troubles fonctionnels et à la maladie.
Rappelons que le système nerveux se compose de deux systèmes : Somatique et Autonome (dit végétatif). Le SNS permet à l’individu de répondre volontairement aux informations sensorielles et sensitives, provenant d’éléments extérieurs, dont il a conscience. Il est à souligner que le corps lui-même envoie des informations dont l’homme n’a pas conscience et qui lui permettent d’agir dans son environnement.
Définit comme le substrat neurologique du maintien de l’homéostasie (santé), le SNA est un système sensitif et moteur composé de deux branches (sympathique et parasympathique) souvent antagonistes, parfois complémentaires et synergiques, nous permettant ainsi d’agir sur l’environnement interne du corps. Tous les organes de notre corps reçoivent une innervation de ces deux branches et dépendent donc des influences de la balance entre l’activité sympathique et parasympathique. Nous sommes en majeur partie inconscients des fonctions du SNA et elles échappent à notre contrôle volontaire. Ce qui explique l’intérêt de la cohérence cardiaque et son efficacité sur notre capacité d’adaptation, c’est justement la possibilité qu’elle offre à pouvoir intervenir volontairement sur le SNA. En effet, grâce à un entrainement régulier, nous bénéficions du ralentissement des activités cardiaques et métabolique, ce qui gère au mieux notre équilibre interne.
Le système parasympathique
Responsable de la croissance et de l’anabolisme, le système nerveux parasympathique répond ainsi aux exigences de l’environnement. Actif au repos et lors des phases de récupération ainsi qu’en position allongé, son activité prédomine normalement la nuit ou encore dans les moments de relaxation. Cette branche du SNA est responsable de l’entretien des cellules et des tissus, de leur apport en nourriture, et de leur réparation. Il stocke et économise, limite la dépense d’énergie du système musculo-squelettique afin de la redigérer vers le système digestif. L’énergie étant renouvelé, les tissus et organes sont réparés, ce qui fait de ce système l’organe de l’autoconservation. Le système nerveux parasympathique réagit en premier lieu aux stimulations intèrospectives émanant de l’organisme lui -même. Cela explique l’influence des émotions sur notre physiologie mais aussi de l’efficacité des techniques de gestion émotionnelle et des méthodes de biofeedback comme la cohérence cardiaque et la méditation.
Le système sympathique
Il a globalement un rôle catabolique. Système du combat et de la fuite face à une situation d’urgence, de protection et de défense, il intervient dès que le corps est mis en action et doit effectuer un travail. Il met donc l’organisme en éveil afin de le préparer à répondre à une menace ou à un danger. Pour ce faire, il va stimuler tous les mécanismes nécessaires pour mobiliser les réserves énergétiques en vue de l’effort, comme la mise en circulation du glucose dans le sang, tout en augmentant l’activité cardiaque, le débit sanguin dans le cerveau, le cœur et les muscles, aux dépens des viscères et de la peau. Il inhibe les fonctions digestives et urinaires.
Contrairement au système parasympathique, il répond aux stimulations extéroceptives produites
Les grandes fonctions du système nerveux autonome
- Régulation de la fonction cardiaque
- Ajustement de la quantité et de la qualité de la perfusion sanguine tissulaire
- Régulation des sécrétions exocrines et endocrines
- Régulation des échanges gazeux
- Régulation des besoins énergétiques
- Régulation des fonctions urinaires
- Régulation des organes sexuels
- Régulation des comportements offensifs et défensifs
- Régulation des aspects mécaniques de l’œil et de l’oreille en vue de focaliser l’attention sur le monde extérieur ou au contraire de s’en couper pour prêter attention aux processus intérieurs.
- Régulation de la thermorégulation
- Régulation de la répartition des liquides dans le corps
- Régulation du système immunitaire et des processus inflammatoires
Synthèse des fonctions du SNA
Tous les signaux envoyés par les deux branches du système nerveux autonome élaborent des réponses dites « autonomes » en régulant et affectant les différentes parties de notre corps en fonction des conditions externes et internes. Aussi, nous allons savoir à des degrés de conscience plus ou moins importants, si nous sommes en sécurité ou non, si nous pouvons nous détendre, aller aux toilettes, manger, dormir ou au contraire si nous devons faire preuve de vigilance. Nous ressentons également le taux de ressources disponibles à l’engagement sociale, au travail intellectuel ou physique etc.…C’est ce feedback en provenance des organes qui permet la régulation du système nerveux parasympathique. En revanche les influx sensoriels et sensitifs comme la nociception (fonction défensive, d’alarme), active une hausse du système nerveux sympathique à condition d’être d’intensité et de durée suffisamment importante.
Le système nerveux sympathique fonctionne comme un tout :
Il abaisse ou augmente son tonus de façon globale, et seuls les facteurs précis peuvent le stimuler ou l’entraver localement. C’est le cas par exemple des dysfonctionnement vertébrales ou costales qui peuvent irriter ou inhiber un ganglion de la chaîne latérovertébrale. Les modifications de son tonus vont donc affecter des parties étendues de l’organisme, nous le constatons très bien en situation d’attaque ou de défense donnant lieu à un stress intense. Les axones préganglionnaires sympathiques se ramifient de façon importante et font synapse avec de nombreux neurones postganglionnaires, ce qui explique pourquoi cette branche a des réactions plus diffuses et longues que celle du parasympathique.
La noradrénaline (impliquée dans l’excitation, l’orientation de nouveaux stimuli, l’attention sélective, la vigilance, les émotions, le réveil et le sommeil, le rêve et les cauchemars, l’apprentissage et le renforcement de certains circuits de la mémoire impliquant un stress chronique) agit par l’intermédiaire de seconds messagers, alors que l’acétylcholine (impliquée dans la mémoire et l’apprentissage, l’activité musculaire et les fonctions végétatives), a une action directe. Prendre aussi en compte l’action synergique des glandes médullosurrénales à court terme pour répondre au stress en libérant un peu de noradrénaline et essentiellement de l’adrénaline partout dans le corps et corticosurrénales pour répondre au stress prolongé en sécrétant du cortisol.
Le stress est toujours coûteux pour l’organisme, qui met toujours du temps à en dissiper les conséquences biologiques. Il faut souvent une année pour se remettre d’un burn-out sévère.
Comparons maintenant cela avec le système parasympathique qui lui, est capable d’avoir des actions beaucoup plus localisées. En effet, un neurone préganglionnaire fait synapse avec un très petit nombres de neurones postganglionnaires (un seul souvent). De plus, toutes les neurofibres parasympathiques libèrent de l’acétylcholine, mais celle-ci est rapidement dégradée par l’acétylcholinestérase (enzymes qui assurent le clivage de l’acétylcholine pour permettre aux neurones cholinergiques de revenir à l’état de repos après leur activation). Cette branche du système nerveux autonome exerce une régulation de courte durée et très localisée sur ses effecteurs, elle active ou diminue son tonus indépendamment pour chaque organe, selon ses besoins. Nous constatons que le système parasympathique est donc plus évolué et modulable et c’est d’ailleurs lui, qui régule le système nerveux sympathique. Il est le plus important des deux composants du SNA car il abaisse son tonus pour répondre aux besoins métaboliques élevés et augmenter ainsi l’activité cardiaque ou au contraire il augmentera son tonus pour stimuler la mobilité et les sécrétions gastro-intestinales en réponse à l’ingestion alimentaire. Autrement dit, quand l’activité vagale s’abaisse physiologiquement ou s’affaiblit dans des conditions de stress ou pathologiques, le tonus du système sympathique devient respectivement prépondérant ou anormalement élevé.
Un Système nerveux autonome équilibré, doit répondre aux conditions environnementales internes et externes dans lequel le corps est placé. Sans lui, pas de maintien de l’homéostasie de l’organisme !
Référence : Le système nerveux autonome, de la théorie polyvagale au développement psychosomatique. Eric Marlien Ostéopathe.

