Les télomères
Elisa Epel, une chercheuse de l’Université de Californie à San Francisco, a étudié les cellules de femmes dont l’enfant était malade pour vérifier si le stress généré par cette relation d’aide avait impact sur une partie de chromosome appelée télomère. Les télomères sont considérés comme les biomarqueurs du vieillissement :
Dans le noyau se trouve l’ADN, code-barre du vivant, compressé et aggloméré sous forme de chromosomes. À l’extrémité de ceux-ci, on remarque de longues séquences répétitives n’ayant aucune fonction directe dans la traduction protéique, appelées télomères.
Il a été constaté qu’au fur et à mesure des divisions cellulaires, ces séquences se raccourcissaient. Si bien qu’à un certain moment, l’ADN se trouvait exposé aux mutations et aux délétions entraînant diverses pathologies, telles que le rhume, mais aussi et surtout le cancer, les maladies cardiovasculaires, le diabète ou des démences. Les télomères jouent donc un rôle protecteur, et leur longueur est un des signes du vieillissement cellulaire. Il a même été montré qu’ils pouvaient être liés à l’espérance de vie. Source
Au fur et à mesure qu’un individu avance en âge, les télomères rétrécissent naturellement. Lorsque la taille du télomère est trop petite pour fonctionner correctement, toutes les cellules du corps commencent à être malades ou à mourir, et les maladies liées à la vieillesse apparaissent. Le stress associé à une relation d’aide prend souvent la forme d’une inquiétude ou d’une anxiété. L’étude d’Epel a révélé que plus la période pendant laquelle une femme s’occupe de son enfant atteint d’une maladie grave est longue, plus les télomères rétrécissent, ce qui suggère un vieillissement accéléré. Plus préoccupant encore, l’étude a également constaté que dans le groupe témoin, un niveau de stress élevé affectait également les femmes dont l’enfant était en santé. Dans un groupe comme dans l’autre, les télomères des femmes qui avaient l’impression d’être sur le bord d’un épuisement étaient plus courts. En fait, et peu importe le groupe, les chercheurs ont noté un niveau dramatique de télomères endommagés chez les femmes stressées. Un problème non lié au soins apportés à un enfant malade mais au stress associé à l’épuisement. Selon Epel, la perte d’ADN télomérique constatée chez ces femmes équivalait à 10 années de vieillissement (Epel et al.2004).
La dépendance affective
Il existe un lien étroit entre le surinvestissement affectif et la dépendance affective. L’un entraine l’autre, car il nourrit la crainte de perdre quelqu’un ou quelque chose auquel on tient énormément. Cette dépendance à une personne, un objet, un lieu ou une situation peut également s’expliquer par le besoin de confirmation de sa propre valeur. La dépendance affective peut amener un état anxieux perpétuel alimenté par l’obligation que ressent l’individu de maintenir une rétroaction positive. La dépendance affective draine l’énergie des autres et vous rend vulnérable à leur approbation. Il peut en résulter un excès de contrôle sur ses proches et une perturbation de sa propre paix intérieure et de son sentiment de sécurité.