L’article suivant met en avant Majd Kam-Almaz et son équipe qui fournissent aux réfugiés syriens du Liban une attention absolument remarquable.
Durant ces cinq dernières années, plus d’1 million d’hommes, de femmes et d’enfants syriens, ont fui au Liban.
Après qu’une guerre civile soit entrée en Syrie au printemps 2011, le coach formé par l’Institut HeartMath, Majd Kam-Almaz, a visité la région pour enquêter sur l’état psychologique des gens fuyant le pays. Une expérience très familière pour lui, qui avait travaillé auparavant avec des réfugiés en Bosnie, au Kosovo, en Tunisie et en Grèce.
Lors d’une Interview téléphonique, Majd Kam-Almaz nous parle de tout cela :
“J’ai effectué plusieurs visites dans différents pays – Turquie, Liban et Jordanie – afin d’analyser les conditions des réfugiés, d’y appliquer plusieurs programmes de ma formation pour finir par constater où se situaient la plupart des besoins. Je me suis réellement rendu compte que le Liban et la plupart des réfugiés ont été témoins d’atrocités avant de fuir leurs maisons (si celles-ci n’avaient pas été détruites… ”) .
Aujourd’hui Kam-Almaz se consacre entièrement à la pratique de la Cohérence cardiaque sur les réfugiés au Liban, pas loin de la frontière syrienne, où il a ouvert deux centres en 2012 et un troisième en 2013. Pour ces trois camps, Kam-Almaz s’occupe environ de 11 000 patients.
Jusqu’à présent, lui et son personnel (14 ou 15 par centre), ont rapporté 50 000 évaluations sur les besoins des réfugiés afin de déterminer la nature et le niveau d’intervention nécessaire.
Un réfugié syrien déplaçant son attention vers le cœur
Les enfants
Kam-Almaz précise : “Notre approche touche aussi bien les enfants, que les hommes et les femmes situés dans des camps ou logés dans des maisons. Elle vise à évaluer leur besoin psycho-social de terrain. Les trois premiers mois, nous avons constaté que la majorité des enfants avaient des problèmes d’énurésie liés au choc post-traumatique et aux conditions de vie (Souvent 10 membres d’une même famille dans une seule tente).
C’est à partir de là que nous avons décidé de prendre les devants en démarrant un programme pour nous occuper de ces cas précis » Rapporte-t-il dans une autre interview donnée au Texas avant son retour au Liban.
Lui ainsi que d’autres professionnels se sont concentrés sur le programme Early HeartSmarts élaboré pour le bien-être émotionnel des enfants. “Nous avons constaté l’extrême efficacité du programme amenant les enfants à identifier leurs différentes émotions : peur, sécurité, tristesse, inquiétude.
L’entraînement a aussi induit la relaxation des muscles profonds et nous avions aussi en parallèle, enseigné cette approche aux mamans afin qu’elles puissent devenir un soutien en faveur de leurs enfants ; Notre succès est que 85% des enfants ne rencontrent plus de soucis d’énurésie ».
À cause du nombre important de réfugiés dans les camps, Kam-Almaz et son équipe travaillent par groupe de cinq à dix enfants et adultes. Cependant, certains enfants (et parfois des adultes) réclament des séances individuelles à cause des traumatismes auxquels ils ont été exposés.
Des séances leurs sont alors proposés au cas par cas.
Une petite réfugiée syrienne se focalise sur son cœur
Pendant les séances de groupe, les enfants travaillent beaucoup sur l’identification des émotions, les expressions du visage et du comportement associés à différentes émotions. Enfin, à partir de n’importe qu’elle émotion éprouvée, les enfants fixent ce qu’ils ressentent, décrètent « un arrêt du jeu », et s’efforcent sincèrement à se concentrer sur la région du cœur afin de passer de l’émotion négative vers une émotion positive. Jusqu’à aujourd’hui cela a été une approche réussie ».
Kam-Almaz a dit vouloir envoyer d’énormes quantités de dessins d’enfants avec de beaux sourires, des sourires intérieurs et de paix, qui ne peuvent pas se réaliser sans que l’enfant se raccorde à son cœur et y ressente de la tranquillité.
Les femmes
“Nous avons aussi appliqué les outils HeartMath (et le logiciel emWave) pour les femmes qui ont des difficultés à gérer leurs propres émotions. Elles sont dans l’incapacité de composer avec l’anxiété d’avoir perdu des membres de leur famille aussi violemment, perdu leur maison, se retrouver réfugiée avec des épreuves post-traumatiques.
Nous avons obtenu de très bons résultats dans le soutien de ces femmes et mères, qui sont revenu à leur capacité d’auto-guérison et d’estime de soi, où toutes les conditions nécessaires les aident à améliorer leur qualité de vie, ainsi que celle de ceux dont elles s’occupent. Nous insistons particulièrement sur (le besoin des mères) pour leur valeur, leur bien-être et santé personnelle. Nous avons constaté que 67 % des réfugiés sont de sexe féminin et seulement 33 % masculin. Par conséquent, elles subissent beaucoup de pression dans la gestion de vie aussi bien personnelle que collective.
Les hommes
Kam-Almaz et son personnel ont surtout privilégié les hommes qui avaient été incarcérés : “Ce sont les pires traumatismes, Ils ont été torturés et se retrouvent avec des séquelles très sévères. La première séance regroupant entre 5 et 10 hommes, se concentre au développement de la confiance et à la cohésion parmi les membres de groupe. La cohérence cardiaque apporte de l’apaisement et une paix. Nous discutons également avec eux concernant les réponses du système nerveux sympathique et parasympathique aux flash-backs qu’ils peuvent avoir ou aux souvenirs de ces événements douloureux. Nous leur expliquons comment cette approche peut atténuer tout cela et nous terminons par l’intelligence du cœur ».
KamAlmaz (…) a dit quelque chose de très important dans cette partie du monde.
“La question du cœur, comme vous le savez déjà … est suprême dans la culture du Moyen-Orient. Le cœur et l’émotion sont des valeurs qui leurs sont précieuses, mais qui pourtant ne sont pas explorées ou utilisées. C’est simplement philosophique ou un concept socialement fondé.”
Avant d’aller au Liban, Majd Kam-Almaz avait travaillé aux Émirats arabes unis. Il a renoncé à son travail là-bas pour se consacrer exclusivement aux réfugiés du Liban, où il compte passer les cinq prochaines années (…).